Orthographe : trop de fautes... pas de diplôme !

Orthographe. Une grande école d’ingénieurs va imposer un niveau minimal dans son cursus. Car les subtilités de la grammaire sont loin d’être acquises et cela peut coûter cher au moment de l’embauche.

Orthographe : trop de fautes... pas de diplôme !

    Les étudiants de l’école d’ingénieurs Ecam à Lyon (Rhône) ne devront pas seulement connaître les rouages de la mécanique, de l’informatique ou du génie industriel. S’ils veulent fêter leur diplôme, il faudra aussi qu’ils maîtrisent les règles d’accord des participes passés. Selon nos informations, cet établissement a décidé de conditionner désormais la validation des examens à l’obtention d’un score minimal au certificat Voltaire, un quiz d’orthographe basé sur le même principe que le TOEFL ou le TOEIC en anglais.

    « On est parti du constat qu’on demandait une certaine qualification en anglais, l’acquisition d’un minimum de 750 points au TOEIC, mais rien en langue française. Or on forme des ingénieurs avec des compétences scientifiques qui sont aussi des manageurs devant savoir communiquer, faire preuve d’aisance à l’oral comme à l’écrit », argumente Sophie Mathé, responsable du pôle formation humaine à l’Ecam.

    Jusqu’à présent, la grande école faisait passer les 195 questions semées de pièges à ses futurs ingénieurs généralistes bac + 5, sans imposer d’objectif de résultat. Lors de la session d’examens en mai prochain, les élèves en première année, qui se seront entraînés au préalable sur logiciel, devront décrocher au moins 400 points sur 1 000 possibles. S’ils n’y parviennent pas, ils auront encore deux ans pour repasser l’épreuve. Sauf catastrophe ou lacunes vraiment trop profondes, personne ne devrait donc rester sur le carreau. Le niveau exigé n’a rien d’exceptionnel, il est jugé moyen par l’école qui, dès 2016, pourrait l’élever d’un cran, à 500 points. Martin fait partie des 150 pionniers qui plancheront solennellement au printemps. « Cela met une petite pression car l’orthographe n’est pas mon fort. Mais je sais que je peux y arriver en bossant. J’y vois surtout une chance de progresser », confie ce jeune âgé de 20 ans.

    En 2013, c’est l’école d’ingénieurs Eseo , présente notamment à Angers (Maine-et-Loire), qui imposait déjà cette maîtrise des subtilités du français. Le choix de l’Ecam s’inscrit dans une tendance plus générale dans l’enseignement supérieur, qui prend conscience d’une chute de compétences en grammaire ou conjugaison depuis deux décennies.

    « Pendant longtemps, on n’a pas fait d’orthographe après le bac parce qu’on considérait que tout était acquis. Mais comme le nombre d’heures de français enseignées a nettement baissé, il faut bien combler les insuffisances qui font souffrir aujourd’hui les entreprises »

    , estime Pascal Hostachy, patron de la société ayant mis au point le certificat Voltaire.

    « On est face à une génération très vive, centrée sur les nouvelles technologies, avec un profil d’étudiants polyvalents mais dont le niveau de vigilance par rapport à l’orthographe est moins élevé qu’autrefois. Il y a des mots de liaison, des accents, de la ponctuation qui se perdent »

    , observe Sophie Mathé. Des erreurs qui peuvent coûter cher, une embauche par exemple. « Une candidature truffée de fautes passe directement à la benne », prévient Guillaume Faux, du site d’offres d’emploi en ligne CareerBuilder. « Les recruteurs se retrouvent tous plus ou moins avec des parcours similaires. L’orthographe peut vraiment faire la différence », assure l’expert.

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