Le VIE : volontariat international en entreprise

Plus de 5 000 sociétés en France font appel au volontariat international en entreprise. Un emploi exonéré de charges sociales et qui ouvre droit au crédit d’impôt export. Présentation.

Le VIE permet à un jeune de 18 à 28 ans mandaté par une entreprise de réaliser une mission professionnelle à l'étranger à sa sortie de l'école, pour une durée de 6 à 24 mois.
Le VIE permet à un jeune de 18 à 28 ans mandaté par une entreprise de réaliser une mission professionnelle à l'étranger à sa sortie de l'école, pour une durée de 6 à 24 mois.

    Institué légalement en 2000, le volontariat international en entreprise est en quelque sorte le descendant du service national de la coopération, lorsque le service militaire existait en France, à la différence qu’il s’effectue désormais en entreprise. Le concept ? Permettre à un jeune Français (de 18 à 28 ans) mandaté par une entreprise française de réaliser une mission professionnelle à l’étranger à sa sortie de l’école, pour une durée de six à vingt-quatre mois.

    « Nous dénombrons actuellement 8 268 VIE à travers 132 pays, pour 5 300 entreprises utilisatrices de la formule, dont 66 % de PME. Et notre CVthèque contient 50 000 candidatures », note Michel Lodolo, directeur du VIE pour le compte d’Ubifrance, l’agence française pour le développement des entreprises, déléguée par le secrétariat d’Etat des Français de l’étranger.

    Ni stagiaire ni travailleur expatrié, le volontaire jouit d’un statut particulier.

    A ce titre, le statut public du volontaire exonère l’entreprise de tout lien contractuel (le contrat est passé entre Ubifrance et le candidat) ainsi que de toute charge sociale en France. « L’entreprise assure seulement le pilotage de la mission, et nous gérons les aspects administratifs, l’indemnisation reversée au volontaire et sa protection sociale », précise Michel Lodolo. Bien qu’ouvert à tous les niveaux de formation, dans les faits, 91 % des VIE concernent des bac + 5 minimum. Il est surtout plébiscité par les filières de l’ingénierie technique, des finances, du développement commercial et du marketing.

    Reste la sempiternelle question : combien coûte le volontaire à l’entreprise ? En moyenne, 28 000 € par an. Mais tout dépend en réalité de l’endroit de la mission : l’indemnité perçue par le VIE (et donc déboursée au préalable par l’entreprise qui le mandate, même si Ubifrance sert d’intermédiaire) est indexée sur l’indice du coût de la vie de la ville où il est envoyé, selon une grille salariale préétablie par Ubifrance, allant de 1 300 € à 3 700 € par mois. Un budget auquel il faut ajouter des frais mensuels de gestion et de protection sociale (allant de 215 € à 420 €) ainsi que le transport et les dépenses opérationnelles liées à la mission confiée. La mission, elle, se réalise soit dans une antenne de l’entreprise, soit au sein d’une structure d’accueil partenaire (distributeurs, clients, etc.).

    « A l’automne 2013, nous avons envoyé une volontaire dans une jeune filiale que nous venions de créer à Milan, pour un poste de coordinatrice marketing. Cela nous coûte 40 000 € par an, mais nous ouvre également la porte pour postuler au crédit d’impôt export », souligne Rocco Pacchioni, directeur de l’international pour le laboratoire Puressentiel.

    Le recours à un VIE ouvre droit, en effet, à ce crédit d’impôt destiné aux PME qui engagent des dépenses de prospection commerciale afin d’exporter. Plafonné à 40 000 €, il est égal à 50 % des dépenses éligibles, engagées dans les vingt-quatre mois qui suivent le recours au VIE, et est valable deux ans.

    L’enjeu est également énorme en termes d’employabilité

    Il faut également noter que, dans la plupart des régions, les PME qui font appel au volontariat peuvent bénéficier de subventions. S'il est difficile de chiffrer le retour sur investissement, l'enjeu est énorme en termes d'employabilité. Le VIE permet en effet de tester un jeune sur une mission précise pour, au final, recruter un collaborateur qui possède déjà une expérience du terrain et un vécu international. « Et pour l'embaucher à un niveau de responsabilité supérieur. C'est l'idéal quand on souhaite avoir une vision à l'export ou ouvrir une filiale hors Hexagone. Selon nos études, 92 % des volontaires avaient un CDI un an après leur retour, le plus souvent au sein de l'entreprise qui les a missionnés », appuie Michel Lodolo, alors que Rocco Pacchioni estime que « cette solution est plus efficace que de prendre un stagiaire en local, car ils ont à la fois un haut niveau de formation et, étant français, une connaissance de la marque dont la notoriété à l'international est encore restreinte ».

    A ce jour, 40 % des cadres français à l’étranger sont issus soit de la coopération pour les plus anciens, soit du VIE.

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    VIE français étaient en activité en Allemagne en mai 2014, principal pays d’affectation devant les Etats-Unis (889), la Belgique (774), le Royaume-Uni (715), la Chine et Hongkong (564).

    En savoir plus

    - Cursus Mundus : site d'information pour partir à l'étranger.

    - La page du VIE sur Ubifrance

    - Civiweb : le centre d'information du volontariat international

    Marc Hervez

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