Expérimentation : ces lycéens sont déjà sur les bancs de l'université

L’expérimentation « Continuum Bac + 3, Bac -3 » permet à des lycéens du Val-d’Oise et des Yvelines de tester les études de droit avant de s’orienter. Une première en France.

Cergy. Des lycéens des Yvelines et du Val-d’Oise suivent des cours de droit de première année à l’université de Cergy-Pontoise tous les mercredis après-midi. LP/A. C
Cergy. Des lycéens des Yvelines et du Val-d’Oise suivent des cours de droit de première année à l’université de Cergy-Pontoise tous les mercredis après-midi. LP/A. C

    L’expérimentation « Continuum Bac + 3, Bac -3 » permet à des lycéens du Val-d’Oise et des Yvelines de tester les études de droit avant de s’orienter. Une première en France.

    Cours en amphithéâtre, révisions et partiels.

    Depuis septembre, à l’université de Cergy-Pontoise, seize élèves de terminales du Val-d’Oise et des Yvelines suivent des cours de droit, comme et avec des étudiants de première année.

    Cette expérimentation baptisée « Continuum Bac + 3, Bac -3 », lancée depuis un an par l’UFR de droit avec six établissements partenaires, est une première en France. Chaque mercredi, ces jeunes volontaires et sélectionnés sur dossier suivent trois heures de cours d’« institution judiciaire », dans les mêmes conditions et aux mêmes dates que leurs aînés. « S’ils décrochent la moyenne, ils peuvent garder leur note pour l’année prochaine après le bac. S’ils ne l’ont pas, ils gagnent dans tous les cas de l’expérience », explique Marie Caffin-Moi, doyen de la faculté de droit de Cergy-Pontoise.

    Pourquoi une telle initiative ?

    L’objectif est triple. « Il s’agit tout d’abord de décloisonner le monde scolaire et les études supérieures pour éviter cet effet de grand bain dans lequel sont jetés d’un coup les lycéens même si les choses changent peu à peu

    , souligne la responsable. Mais il s’agit aussi d’une aide à l’orientation car le droit reste méconnu puisqu’il n’est pas ou très peu enseigné en lycée, et il est souvent soit considéré comme poussiéreux soit fantasmé avec les séries télévisées américaines. Enfin, ce projet permet de rappeler aussi que les bons élèves peuvent tout à fait aller à la faculté et pas seulement dans les écoles ».

    C'est pourquoi le projet continuum ne se limite pas à ce dispositif d'intégration pour les terminales. « Nous nous rendons dans les lycées partenaires avec des professeurs de droits, des anciens élèves, et nous nous adressons à tous les niveaux », poursuit-elle. Ainsi, des lycéens en classe de secondes bénéficient d'une conférence sur les études universitaires afin de « lever de fausses idées sur cette matière », tandis que d'autres, en classe de première, peuvent eux participer à des ateliers sur les différents métiers du droit en compagnie des professionnels.

    Les premiers retours sont positifs.

    L’an dernier, six des neuf premiers élèves ayant participé se sont inscrits à la fac de droit en septembre, après leur bac.

    Et les participants de cette année apparaissent également convaincus de l’expérience malgré l’investissement que cela leur demande en plus de leurs impératifs liés au bac. « Je voulais être sûre avant de faire mon choix.

    Cela m’a permis de confirmer mon orientation vers le droit », affirme Sonia

    , du lycée François-Villon des Mureaux. Idem pour Margaux, de l’institution Notre-Dame de Sannois, qui compte bien revenir l’an prochain. « C’est bien. Ça ressemble à ce que j’imaginais, je ne suis pas déçu », ajoute Alexis du lycée Gustave-Monod d’Enghien-les-Bains. Adrien, lui, ne poursuivra sans doute pas dans cette voie l’an prochain mais il ne regrette rien. « J’ai pu me rendre compte que ce n’est pas forcément pour moi et que je choisirai plutôt commerce », précise cet élève du lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie.

    Encore « artisanale », l’expérience née en septembre 2016, monte peu à peu en puissance.

    « L’an dernier, cela concernait neuf élèves de trois lycées, cette année ils sont seize venants de six établissements, ajoute Marie Caffin-Moi. Et nous avons déjà des contacts pour signer d’autres conventions »

    Anne Collin

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