Coronavirus. Plus d'élèves à distance que dans les amphis

Comment les universités se sont adaptées ? François Germinet, Président de CY Cergy Paris, nous explique comment son établissement qui compte 24 000 étudiants s’est organisé pour assurer l’intégralité des cours à distance.

François Germinet, Président de l'université CY Cergy Paris
François Germinet, Président de l'université CY Cergy Paris

    Comment les universités se sont adaptées ? François Germinet, Président de CY Cergy Paris, nous explique comment son établissement qui compte 24 000 étudiants s’est organisé pour assurer l’intégralité des cours à distance.

    Quel est votre premier bilan après presque trois semaines de confinement ?

    Dans toutes les universités, tout le monde a finalement migré assez facilement à distance. En ce qui nous concerne, en à peine trois jours nous avons réussi à organiser la bascule. Dès le 17 mars, nous étions prêts à ouvrir les cours à distance à tous nos étudiants. Il faut souligner que nous avions des plates-formes disponibles, les enseignants avaient déjà adopté certains outils et le personnel administratif a rapidement pris le pli du télétravail. Aujourd’hui, nous recevons jusqu’à 2000 connexions simultanées sur notre plate-forme pour consulter nos ressources pédagogiques. Par ailleurs, nous avons ouvert Office 365 pour que les enseignants puissent donner des cours via TEAMS (solution de visioconférence) qui a accueilli 7000 connexions en live la semaine dernière. La solution ZOOM est également adoptées par un certain nombre de professeurs.

    Avez recours aux réseaux sociaux type Facebook ?

    Les étudiants sont sur les réseaux sociaux pour leurs relations interpersonnelles. Pour ce qui est des cours, nous avons opté pour les canaux de l’université, à savoir le mail et l’espace numérique de travail que nous avions bâti bien avant la crise.

    Les enseignants sont-ils préparés à former on-line ?

    C’est une très bonne surprise. Le corps professoral dans son ensemble a adopté les outils et pris contact avec leurs étudiants. Un prof sur deux fait de la « visio » en direct et les autres déposent à minima des ressources sur les espaces numériques. En conséquence 100% des étudiants sont suivis et poursuivent leur formation à distance. J’ajoute que des initiatives type Chat sont organisés par certains profs pour répondre aux questions.

    La présence aux TD virtuels est-elle contrôlée ?

    On relève les présents, mais on ne contrôle pas. Nous nous focalisons plutôt sur les absents qui pourraient avoir des difficultés. Personne n’est pénalisé : nous essayons avant tout de comprendre les problèmes éventuels et d’aider.

    A la fin de la crise, pensez-vous qu’il faudra réfléchir à un mix idéal entre présentiel et distanciel dans les universités ?

    Il peut nous arriver d’avoir plus d’étudiants à distance que dans le cours en présentiel. Par ailleurs, l’enregistrement des visio permet de rendre très facilement les cours disponibles on-line, ce que nous ne faisions pas auparavant. C’est un vrai plus pour les étudiants. Cela qui tend à confirmer que nous irons sans doute vers mix « phygital » plus marqué à l’issue de cette crise.

    Concernant les examens, quelles formes auront-ils selon vous ?

    On s’attend à un déconfinement progressif. Début mai on ne pourra certainement pas réunir des centaines d’étudiants dans nos amphis. D’où le recours plus marqué au contrôle continu, je pense. En revanche, les examens à petits effectifs, type master ou licence pro, seront programmés les premiers fin mai ou début juin. Les examens à gros effectifs, type L1, seront reprogrammés le plus tard possible, à compter du 15 juin.

    Que retiendrez-vous de cette crise soudaine ?

    On n’a pas su tirer les leçons de la crise H1-N1 pour se préparer à l’éventualité d’une épidémie de cet ordre. En revanche, j’ai été épaté par la capacité des établissements à réagir si vite. Je note surtout que l’on peut organiser une grande partie de notre vie à distance et je suis convaincu que notre quotidien va radicalement changer. Les outils étaient là, il fallait juste se les approprier.

    Propos recueillis par Gilbert Azoulay

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