Alternance. Faire ses gammes à Londres ou Berlin

En théorie, suivre un cursus en apprentissage à l'étranger est possible. En pratique, les écoles et universités restent encore peu nombreuses à proposer de l'alternance hors Hexagone

Crédit photo : Fotolia
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    Préparer le départ d'un apprenti à l'étranger n'est pas impossible mais l'entreprise d'accueil doit surmonter deux difficultés. D'une part, il faut accepter de se séparer de son alternant pendant quatre ou cinq mois pour le mettre à disposition d'une de ses succursales, d'une filiale voire d'une entreprise cliente. D'autre part, il faut financer le séjour du jeune. CentraleSupélec a fait le saut : « Nous nous appuyons sur notre réseau d'entreprises partenaires, explique Géraldine Aude, responsable alternance, car elles connaissent nos exigences. Elles accueillent près de 75 % de nos alternants ». Chaque année, 25 élèves ingénieurs font ainsi l'expérience de la vie en entreprise à Berlin, Amsterdam, Copenhague ou Londres. « Cela leur apporte énormément. Ils découvrent une autre culture et gagnent beaucoup en maturité », constate-t-elle.

    Départ dans une filiale

    Encouragées fortement par la Commission des titres d'ingénieur (CTI) à « rendre obligatoire » les séjours en entreprises au-delà de nos frontières, les écoles d'ingénieurs s'y mettent peu à peu. À l'école des Mines Nancy, les apprentis ingénieurs en spécialité ingénierie de la conception doivent effectuer des missions d'une durée totale de dix semaines à l'étranger. Plusieurs choix s'offrent alors à l'entreprise d'accueil. Elle peut confier à l'apprenti une mission chez un de ses clients à l'international ou le faire travailler sur l'un de ses sites en Europe ou ailleurs. Les PME qui n'ont pas forcément cette possibilité peuvent trouver en revanche une entreprise tierce pour accueillir l'alternant. « Elles comprennent très bien l'intérêt de l'élève et trouvent généralement des solutions pour lui permettre de partir », constate Arnaud Delamézière, administrateur provisoire de l'Institut supérieur d'ingénierie de la conception.

    Mission de prospection

    La formule proposée par Rennes School of Business est un peu différente. Les apprentis du master Programme grande école profitent du semestre qu'ils doivent passer dans une université étrangère en Chine, en Russie ou aux États-Unis, par exemple, pour réaliser un travail de veille ou de prospection pour leur employeur. « Le parcours à l'étranger est totalement intégré dans le cursus et a été construit avec nos entreprises partenaires. Loin d'être vécu comme une contrainte, le départ de l'apprenti est considéré comme une valeur ajoutée pour l'entreprise », explique Olivier Aptel, directeur de l'école.

    Du côté des universités, depuis la rentrée 2016, Paris Dauphine a innové en créant une double licence franco-allemande en apprentissage avec la Duale Hochschule Baden-Württemberg de Mannheim. Le principe est simple : les étudiants passent les trois premiers semestres en Allemagne et les trois derniers en France en suivant le rythme de trois mois de formation académique puis trois mois en entreprises. Au cours des périodes successives d'alternance, les apprentis peuvent être affectés dans différentes équipes et différentes implantations, en France comme en Allemagne mais aussi dans un autre pays étranger. Seule condition : celle de respecter la réglementation de l'apprentissage et du droit du travail français.

    650 000 apprentis et jeunes Européens en formation professionnelle devraient bénéficier d’une aide à la mobilité d’ici à 2020, selon l’objectif que s’est fixé Erasmus+.

    Nathalie Tran

    Focus

    Financer son séjour à l’étranger

    Les écoles qui pratiquent l’apprentissage à l’étranger passent généralement un accord avec l’Agence Erasmus+

    . L’alternant bénéficie dans ce cas de la bourse Erasmus+ (ex-bourse européenne Leonardo) qui prend en charge les frais de voyage, le soutien linguistique ainsi que les frais d’hébergement et qui varie selon le pays d’accueil. À titre d’exemple, pour une période de 15 jours, elle s’élèvera à 606 € pour un départ en Allemagne et de 1 070 € pour l’Irlande.

    Pendant le séjour l’apprenti reste salarié de l’entreprise française et sa paye est maintenue.

    Les boursiers, quant à eux, continuent de percevoir leur aide sur critères sociaux du Crous en parallèle.

    Les conseils régionaux financent également la mobilité des apprentis

    . Il est conseillé de se renseigner auprès d’eux pour connaître leurs modalités d’aides aux apprentis.

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