Alternance. Etudiant-salarié, un statut à part

Enseignement plus concret, possibilité d'embauche à la clé, études financées... Le statut d'étudiant-salarié, bien que séduisant, réclame beaucoup de rigueur et de volonté

Alternance. Etudiant-salarié, un statut à part

    En optant pour l’alternance, vous posez un pied dans le monde du travail et acquérez une dimension professionnelle très recherchée par les employeurs. C’est l’assurance d’une insertion rapide. C’est aussi le choix d’un enseignement plus concret qui permet de tirer parti de l’expérience acquise en entreprise.

    L'étudiant en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation alterne des périodes de formation à l'école avec des périodes de mise en pratique dans l'entreprise. Il est alors accompagné par un maître d'apprentissage, ou un tuteur s'il est en contrat de professionnalisation, qui le guide dans sa mission, l'amène à gagner en autonomie et à progresser. À l'Université Paris Dauphine, par exemple, l'alternant est suivi par un tuteur enseignant ou un ancien étudiant travaillant dans le secteur concerné. Au moins deux fois par an, un rendez-vous tripartite, entre l'entreprise, l'école et l'élève, permet de faire un bilan sur la prise de fonction, les points à améliorer, et de définir de nouveaux objectifs.

    Un salarié comme les autres

    Dans l'entreprise, l'apprenti est un salarié comme les autres à qui l'on confie de vraies missions. À ce titre, il perçoit une rémunération mensuelle pendant la durée de son contrat, ce qui lui permet de financer sa scolarité. On comprend que la formule séduise les étudiants. Toutefois, jongler en permanence entre école et entreprise ne convient pas à tout le monde. « Quel que soit le mode d'alternance, le rythme est lourd. Il faut être résistant », reconnaît Denis Darpy, enseignant-chercheur à l'Université Paris Dauphine.

    Pour tirer le meilleur parti de ses études en alternance, trois qualités sont indispensables selon Christian Mauger, directeur du CFA Sup de Vinci. « Il faut être organisé lorsqu'il s'agit de rendre des projets pour l'école car certaines périodes peuvent être très chargées ; il faut faire preuve de maturité car l'entreprise attend de l'alternant un engagement total ; et, surtout, il faut être motivé car on a moins de vacances que les étudiants en formation initiale et les horaires sont intenses », précise-t-il. Ajoutons que le programme est le même pour tous, étudiants à plein temps comme étudiants-salariés pour qui la période sur les bancs de l'école est beaucoup plus courte.

    Un étudiant qui gagne en maturité

    Ce n’est pas par hasard si la majorité des grandes écoles de management ne proposent l’alternance qu’en fin de cursus. C’est d’ailleurs le cas à l’IAE Grenoble où « l’alternance n’est proposée qu’en année terminale (L3 pro ou M2), car on estime qu’avant d’être totalement opérationnels et intégrés dans une entreprise, les étudiants doivent avoir été formés aux bases de la gestion et avoir déjà fait un stage long en entreprise. De ce fait, ce sont les étudiants les plus mûrs et les meilleurs sur le plan académique qui y accèdent principalement », explique Philippe Protin, directeur des études.

    5 jours dans le mois qui précède l’examen, c’est le temps accordé à un apprenti pour ses révisions et sa préparation aux épreuves.

    POINT DE VUE

    « L’alternance a un rôle de socialisation important »

    Matthias Bauland directeur général adjoint Montpellier Business School

    « Nous avons été l’une des premières grandes écoles de commerce à proposer de

    l’alternance, il y a une vingtaine d’années. Cela nous permet de déployer notre politique d’égalité des chances et de diversité : un tiers de nos élèves viennent de catégories socioprofessionnelles défavorisées, contre 12 % en moyenne dans les écoles françaises. L’alternance a, par ailleurs, un rôle de socialisation important. Elle apporte une plus-value en termes de professionnalisation et de maturité professionnelle. En 2016, le taux d’accès à l’emploi de nos élèves était de 77 %, moins d’un mois après l’obtention du diplôme.

    Depuis 2007, nous avons constaté une forte accélération de la demande tant du côté des étudiants que des entreprises avec une croissance d’environ 20 % par an.

    Nous sommes passés d’une centaine d’élèves en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation à 1 100 aujourd’hui, sur environ 3 000, ce qui fait de Montpellier Business School le numéro 1 de l’alternance en France. En dernière année de master, 90 % de nos étudiants sont actuellement en alternance.

    Au sein de l’équipe, 15 personnes sont chargées de développer des partenariats avec les entreprises, d’accompagner les élèves tout au long de leur recherche et de les suivre ensuite de manière individualisée pendant leur séjour en entreprise. »

    Par NATHALIE TRAN

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