Alternance : des milliers de nouvelles places... ce rythme peut-il se poursuivre ?

Tendance. Place aux apprentis. Chaque année, l’enseignement supérieur ouvre des milliers de nouvelles places en alternance. Ce rythme peut-il se poursuivre ?

Alternance : des milliers de nouvelles places... ce rythme peut-il se poursuivre ?

    Depuis la réforme de la formation professionnelle de 2018 (loi Avenir professionnel), le nombre de places en apprentissage n’est plus soumis aux quotas fixés par les régions. Une libéralisation poussée par les entreprises, mais aussi par les étudiants, qui a déclenché l’ouverture de nombreuses places. La plate-forme d’orientation Parcoursup, où les formations en apprentissage offrent la possibilité de formuler dix vœux supplémentaires, en plus des dix initialement prévus, a elle aussi accentué ce mouvemen. Elle incite nombre de lycéens à considérer l’alternance.

    Ouvertures en cascade

    Toutes les formations sont concernées. En école d’ingénieurs, un quart des diplômés le sera, demain, par la voie de l’apprentissage. En école de commerce, la tendance est encore plus vive. À titre d’exemples, Rennes School of Business a connu une hausse de l’apprentissage de 40 % en deux ans, quand l’ESC Clermont annonce vouloir tripler le nombre de ses apprentis dans les cinq prochaines années.

    La Grande école nantaise Audencia Business School passe aussi à la manœuvre. Elle a décidé de créer son propre CFA pour gérer un modèle amené à prendre de l’importance au sein de son offre : « L’alternance devient presque du droit commun dans l’enseignement supérieur. Il nous fallait répondre à cette demande forte des étudiants et des entreprises », explique Séverine Douard, responsable du CFA Audencia. L’école ouvre 320 places cette année (100 au niveau bachelor, et plus de 200 en master de Programme Grande école). Un démarrage prudent (l’école compte 6 000 étudiants), mais un vrai pas en avant : « Au niveau master, beaucoup d’étudiants choisissaient d’effectuer un stage à l’international. Désormais, ils auront aussi la possibilité de suivre cette voie très professionnalisante, avec deux ans de contrat en entreprise », explique Séverine Douard.

    Si l’école a choisi d’amorcer ce virage, ce n’est pas en raison du contexte économique ou des aides gouvernementales : « Il s’agit clairement d’une tendance de long terme », prévoit la responsable du CFA Audencia. Elle souhaite faire de 2021 une année de « top qualité, où nos étudiants montreront, à travers leur énergie et leurs compétences, qu’ils sont indispensables à la relance économique ».

    Quelles limites ?

    La qualité est aussi invoquée à l’Inseec. Si l’école parisienne se réjouit d’avoir pris dès les années 1990 le virage de l’apprentissage, elle veille désormais à ne pas franchir certaines limites. « 48 % des étudiants de notre Programme Grande école sont en alternance », indique Thomas Allanic, directeur général. Selon lui, la filière doit être réservée aux bons élèves : « C’est un parcours d’études très exigeant. On a moins de temps, moins le droit à l’erreur… »

    Pour réussir, la motivation doit être au rendez-vous « et aller au-delà de la simple question du financement des études », prévient-il. À l’Inseec, on imagine mal aller plus loin que le taux actuel d’apprentis, ce malgré des demandes en hausse. « Nous souhaitons que cette voie demeure une solution pour les plus motivés, pas pour tous », plaide-t-il.

    L’Inseec planche donc sur la diversité des parcours, « avec de nouveaux double-diplômes à l’étranger, ainsi qu’une sélection plus forte des profils de nos apprentis ». Quant à la question si importante du financement des études, Thomas Allanic invite les étudiants – du moins ceux qui le peuvent – à envisager une autre possibilité : « Nos étudiants sont en école de commerce, donc bien placés pour comprendre que le moment est idéal pour emprunter. » Mais difficile de convaincre des étudiants si attirés par la vie professionnelle.

    Le chiffre

    30 % des étudiants des Grandes écoles d’ingénieurs et de management répondent à des critères sociaux. Source : Conférence des Grandes écoles (CGE)

    « 60 % de nos étudiants sont des filles »

    3 questions à Mathilde Savoie Directrice pédagogique du cycle ingénieur en apprentissage, Sup’Biotech

    Pourquoi avoir décidé d’ouvrir des places en apprentissage ?

    C’est notre première année en apprentissage sur le cycle ingénieur en cinq ans, et nous étendrons cette possibilité à la dernière de notre bachelor dès septembre prochain. Nous ouvrons cette solution progressivement, en nous assurant que l’offre est bien adaptée à la demande des entreprises.

    Pour nous, l’alternance est l’occasion de nous adresser à des étudiants qui cherchent une autre approche de la formation, ont une appétence particulière pour l’entreprise et la maturité nécessaire pour s’épanouir dans la vie professionnelle.

    À quels profils vous adressez-vous ?

    Nous accueillons aussi bien des étudiants venus de BTS, de BUT (Brevet universitaire de technologie) et de licences professionnelles. Ils ont généralement une première expérience en entreprise et se disent : « Pourquoi ne pas poursuivre sur ce même équilibre entre école et employeur ? » Aujourd’hui, nous avons ouvert 30 places en apprentissage, avec de beaux contrats de trois ans à la clé : dans l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire, la santé, l’environnement ou encore les cosmétiques.

    Ce sont des secteurs très différents…

    C’est une particularité des biotechnologies de s’adresser à quasiment toutes les branches de l’industrie. Les missions aussi sont extrêmement variées, car nos étudiants peuvent travailler en R&D (recherche et développement), en production, se consacrer aux aspects de réglementation ou encore de communication spécialisée.

    Autre élément qu’il faut souligner pour une école d’ingénieurs, où elle n’est pas toujours de mise : la mixité. Plus de 60 % de nos étudiants sont des filles.

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