A la fac de Nanterre, des soirées qui ne tournent pas en beuveries, ça s’apprend !

Avenir Santé intervient auprès des responsables d’associations étudiantes pour limiter les risques dans l’organisation de leurs soirées.

Nanterre, mercredi 15 novembre 2017. Une formation sur les risques festifs pour les associations étudiantes. (LP/F.H.)
Nanterre, mercredi 15 novembre 2017. Une formation sur les risques festifs pour les associations étudiantes. (LP/F.H.)

    « Quel est l'objectif d'une bonne soirée ? » demande Hermeline à une demi-douzaine de jeunes gens réunis, ce mercredi soir, à la Maison de l'Etudiant de Nanterre. « C'est que les gens soient contents », répondent-ils tous en chœur. « Si on ne répond pas à la demande d'alcool, les gens ne seront pas contents », ajoute Jean derrière de sages lunettes.

    Pour la deuxième année, l'université de Nanterre propose aux associations du campus une formation destinée aux organisateurs d'événements festifs. « Nous tenons des stands dans les soirées étudiantes dans les universités ou dans des lieux privatisés, explique Hermeline, salariée de l'association Avenir Santé et responsable d'un dispositif de prévention baptisé Monte ta soirée. Mais nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations et c'est pourquoi nous faisons aussi des formations en amont auprès des organisateurs ». Avenir Santé aborde tous les risques : consommation d'alcool et de cannabis, sexualité, mais aussi risques auditifs.

    « Si vous dites sur votre post Facebook ce sera l’orgie, ça a déjà une influence »

    Autour de la table, quatre garçons et trois filles en licence ou en master à la faculté, les uns membres du Ski club, les autres de l'Hypothémuse, qui organise un festival artistique sur le campus en mars. « La prévention est assez dure à mettre en place, constate Thomas, On a tous la vingtaine, quand on fait nos soirées, on vend nos consos sur place mais les gens font leur apéro avant et ils arrivent déjà saouls aux soirées. A notre âge, on est déjà averti des risques. Alors quand on en parle aux gens, ça les amuse plus qu'autre chose ». « Parfois en soirée, on a des personnes qui justement viennent pour prendre des risques », ajoute Louis.

    La prévention commence dès le lancement des invitations.

    « Si vous dites sur votre post Facebook ce sera l'orgie, ça a déjà une influence sur les gens. Si vous annoncez qu'il y aura de la prévention, des navettes, vous aurez déjà plus de chance que la soirée se passe bien », conseille Hermeline. « Tous les posts Facebook doivent faire prendre conscience aux gens qu'il faut maîtriser sa consommation, mais qu'on sera là en cas de problème », approuve Emilien.

    Plusieurs stratégies pour limiter l’alcool

    Pour limiter la consommation de boissons alcoolisées, il existe différentes solutions : vendre les boissons alcoolisées à l'unité ; ne pas proposer un trop grand nombre d'alcools différents pour éviter les mélanges ; proposer des boissons sans alcool moins chères, voire gratuites, et des verres pour les « softs » plus grands…

    « Nous, on met en place des tickets conso : l’entrée donne droit à deux tickets conso. Après, les consos sont payantes »

    , explique l’un des membres du Ski club. « Les jeunes qui organisent les soirées oublient qu’en cas d’accident, ils auront une part de responsabilité s’ils n’ont pas mis tout en œuvre pour limiter les excès », rappelle Hermeline, qui encourage aussi les jeunes à prévoir des référents pour gérer les urgences, et si possible des étudiants formés aux gestes de premiers secours.

    www.montetasoiree.com

    Florence Hubin

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EM Normandie
    Marketing / Communication
    Clichy
    ISTEC
    Commerce / Gestion / Management
    Paris